L’UJPA est l’union volontaire, le rassemblement de jeunes arabes dans l’immigration, qui veulent s’exprimer concrètement à travers des projets à court et à long terme. (...) En fonction de ses idées fondatrices et de ses objectifs, l’UJPA définit son cadre en posant cinq principes fondamentaux sans équivoque : l’UJPA est une organisation militante, progressiste, démocratique, autonome et d’action de masse. (...)

samedi, août 05, 2006

Poursuivons le combat pour la libération de Georges Ibrahim Abdallah

Cela fait aujourd’hui 22 ans que Georges Ibrahim Abdallah est détenu en France. Membre des Fractions armées révolutionnaires libanaises (FARL), il a été jugé une première fois, pour détention de faux papiers en 1984, puis condamné par une juridiction spéciale en 1986, après une découverte miraculeuse de preuves, à la réclusion à perpétuité.
Depuis plusieurs années, le Secours Rouge soutient ce militant révolutionnaire emprisonné.
D’un point de vue juridique, et comme nous l’avions déjà expliqué dans des numéros antérieurs de Solidarité, Georges Ibrahim Abdallah a, depuis 1999, la possibilité d’introduire une demande de libération conditionnelle. En effet, celle-ci est rendue possible par le code pénal français, et par simple arrêté administratif, après quinze années d'incarcération.
Deux demandes de libération conditionnelles ont été introduites par Georges Ibrahim Abdallah depuis 2003.
Le résumé de ces démarches juridiques rend bien compte de la soumission de la justice française à des principes édictés par le pouvoir impérialiste français, et, au-delà, aux États Unis et à l’entité sioniste. De fait donc, la juridiction régionale de Pau avait accepté la demande de libération de Georges Abdallah en première instance. A l’instigation du Ministre de la justice de l’époque, Perben, il est interjeté appel de cette décision, et c’est la juridiction nationale qui refuse alors de libérer Georges Ibrahim abdallah. Lequel, après la période requise pour déposer une deuxième fois une demande de libération conditionnelle, se la voit refuser en 2005, en première instance, et par le même jeune juge qui l’avait une première fois acceptée… Indépendance de la justice ? Justice de classe, plutôt, dans toutes ces caractéristiques de répression politique de la contestation révolutionnaire.
Les arguments principaux présentés par les juges touchent aux convictions mêmes de Georges Ibrahim Abdallah : la Cour ne trouve en effet point dans le dossier ni preuve ni indice d’une réelle volonté de sa part d’abandonner définitivement toute possibilité d’un nouvel engagement dans des actions analogues à celles pour lesquelles il fut condamné ; […] le rapport de la Direction de la Surveillance du territoire précité conclut que la libération du condamné constituerait une menace pour la sécurité de notre pays, … l’excellent comportement en détention de Georges Ibrahim Abdallah et l’absence de pathologie mentale notée par l’expert psychiatre ne constituent pas des gages suffisants de réinsertion sociale et d’absence de risque de récidive (Jugement du 14 septembre 2005 de refus d’admission au régime de la libération conditionnelle – Tribunal de Grande instance de Tarbes)

Un élément nouveau est à ajouter dans le cadre de cette présentation juridique, élément qui démontre, si besoin en est, l’orientation de cette justice au service du système oppresseur en place. Le chapitre IV de la loi Sarkozy « relative à la lutte contre le terrorisme » vient en effet d’entrer en vigueur le 1er mai dernier. Désormais, les juridictions d’exception mises en place avec les lois de septembre 1986 vont entièrement suivre les dossiers. La 14e section du parquet, dite « antiterroriste », mène l’instruction, les cours d’assises spéciales de Paris condamnent et un juge d’application des peines spécialisé contrôle les aménagements de peine des condamnés, et ce même si cela est rétroactif.
Les juges spécialisés font connaître leurs recommandations à la Commission avant que celle-ce ne rende son avis, les juges locaux étant donc entièrement soumis aux grands juges de Paris de la 14e section, placée directement sous les ordres du ministère.
Les nouveaux textes s’appliquent donc à tous les prisonniers politiques, quelle que soit leur date d’arrestation, ou de condamnation. Pour les prisonniers d’Action Directe, pour les camarades basques, et pour d’autres, la situation est la même que pour Georges : la libération conditionnelle est encore plus improbable à obtenir ; elle est encore plus directement soumise aux orientations politiques de l’État impérialiste français.

Il est donc tout à fait limpide pour tou-te-s les camarades que la libération de Georges Ibrahim Abdallah ne pourra avoir lieu que grâce à une mobilisation militante et à une pression constante sur les autorités impérialistes françaises.
Cette mobilisation est déjà en place depuis plusieurs années. Nombre de rassemblements, de tractages, de meetings ont déjà été organisés, que ce soit à Bruxelles, par le Secours Rouge et les camardes de l’Union des Jeunes Progressistes Arabes, qu’à Paris, par le Collectif pour la libération de Georges Ibrahim Abdallah. Le dernier grand meeting a eu lieu à Paris, et a rassemblé plus de 150 personnes.

Cependant, toute mobilisation européenne ne peut être totalement efficace que si, parallèlement, des camarades solidaires bougent au Liban. En effet, la lutte de Georges Ibrahim Abdallah trouve ses racines dans la résistance palestinienne et libanaise, dans les combats menés face aux sionistes et aux impérialistes. L’actualité de cette lutte est plus que jamais présente. La situation géopolitique de la région moyen-orientale nous permet d’affirmer, sans trop de difficultés, que l’attaque impérialiste s’y généralise. Par ailleurs, la situation interne au Liban, tributaire de son contexte régional et des manœuvres impérialistes, est caractérisée par une dureté économique et sociale sans précédent, ainsi que par une crise politique intérieure qui prépare des affrontements sans doute plus redoutables.
C’est donc bien là que nos camarades doivent également faire porter la voix de Georges Ibrahim Abdallah, afin aussi de monter l’inanité du gouvernement libanais, incapable de défendre un de ses ressortissants, qui a participé à la résistance de son peuple.
Cette préoccupation a amené des camarades français et belges à faire le voyage jusque Beyrouth, où ils ont pu rencontrer les forces vives de la solidarité qui se met en place pour la libération de Georges Ibrahim Abdallah.
Plusieurs rendez-vous sont prévus dans les mois qui viennent, parmi lesquels une journée internationale d’action.


Gageons que cette solidarité qui s’étend nous donnera encore plus de force pour continuer à dénoncer les ennemis de la résistance et de la révolution.